« De gueule au Kremlin d’argent sur une terrasse de sinople pour rappeler que la commune a pris son nom d’une des premières enseignes parues en 1813.
Au chef d’azur à la tour fortifiée d’or qui est ville de garnison, accompagnée à dextre et à sénestre de deux sarcelles d’or qui est au souvenir de l’écu de Gentilly d’où Kremlin-Bicêtre a été détaché en 1896. L’écu surmonté d’une couronne murale de 4 tours qui est de ville de 2è classe surmontée d’une roue de carrier qui est du pays de carrière. Accompagné à dextre d’une branche d’olivier et à sénestre d’une branche de chêne réunis par la cocarde tricolore de France »
Devise latinisée : liberté, paix, travail.
Adoption des armoiries de la ville.
Conseil municipal 9 novembre 1899.
Au centre du blason du Kremlin-Bicêtre, la silhouette de la forteresse russe. Le texte qui l’accompagne précise que l’image fait référence à une ‘‘enseigne’’. Avec passion, beaucoup cherchent à la localiser. Elle aurait accueilli les grognards hospitalisés à l’Hospice de Bicêtre, à leur retour de la Campagne de Russie. Mais les plans et cadastres disponibles sont trop espacés pour préciser la zone.
En 2005, le journal du Kremlin-Bicêtre assure qu’elle se situe Avenue Eugène Thomas, face à l’Hôpital*, … À moins que ça ne soit Route de Fontainebleau où cafés et brasseries sont nombreux aujourd’hui…
Mais l’Histoire se joue des anachronismes.
Le cœur initial porteur de la mémoire et de la culture de la ville ne se trouve pas dans la zone actuellement la plus animée mais à l’écart, dans le creux que dessert la Porte Saint Jean de l’Hôpital, révélant une inversion des espaces d’animation.
En 2007, Lise Didier Moulonguet prend l’initiative d’une recherche qu’elle confie à Julien Delannoy architecte historien. Ses investigations le mènent aux Archives nationales, départementales du Val-de-Marne, des Yvelines et de Paris ainsi que celles de l’Assistance Publique, aux Archives militaires, notariales, des Bottins et Almanachs du Commerce, des Dépôts des Communes de Gentilly et du Kremlin-Bicêtre, etc. Nombre de données sont recueillies tandis qu’apparaissent peu à peu une petite zone et le chemin qui la traverse.
La zone apparait dans un plan établi par la ville de Gentilly en 1826, exhumé d’un vieux carton que l’archiviste destinait au rebut. Les limites du chemin sont décrites dans le très officiel ‘’Recollement des Chemins vicinaux’’ de 1839.
Sur ce petit secteur apparaissent les six toutes premières maisons construites sur les champs autour de l’Hospice dont le 68 rue du Général Leclerc qui a subsisté jusqu’à nos jours. Les noms des premiers propriétaires y figurent : Messieurs Belhomme, Tiers, Frérot-Dupont, Farre, Le Gouverneur, Thévenin, Créé bâtisseur du 68 dont le cabaret lui survivra jusqu’en 2008 ! Les matrices cadastrales révèlent les dates et les fonctions de chacun. Plusieurs sont cabaretiers, certains, liés à l’armée napoléonienne.
Le patronyme "Kremlin" s'implantera lentement sur le territoire à partir de 1850 avant de migrer de cette zone jusqu’au fronton de la ville qui le prend pour sien à sa création en 1896.
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